L'hippocampe suscite toujours l'engouement et la fascination de ceux qui le rencontre. Cet étrange animal à l'allure tout à fait singulière est tout simplement attachant. Ses mouvements sont lents, sa silouhette frêle. Son seul mode de défense est le camouflage. Comment ne pas tomber amoureux d'un tel animal!

Il existe plusieurs espèces d'hippocampes en méditerranée (sans doute 4, mais leur nombre est incertain):

L'Hippocampe à nez court : H. hippocampus (Linnaeus, 1758)

Critères de distinction :
Tube buccal court, 2 à 2,5 fois plus long que haut
Crête triangulaire sur la tête
Epines formant de courtes cornes parfois prolongées par des filaments dermiques au-dessus des yeux
Absence habituelle de mouchetures blanches sur le corps
Absence habituelle de ramifications dermiques sur la tête et le dos

Milieu :
Il vit dans des bassins lagunaires ou de faibles profondeurs, ou sur les zones littorales protégées des courants violents ou du ressac. Il préfère les fonds de sable vaseux, ou les habitats rocheux avec sédiments meubles. Il vit sur le fond et s’accroche aux algues, ou à d’autres débris grâce à sa queue préhensile. Il évolue entre la surface et 30 m de fond. Dans le Golfe du Lion on rencontre cette espèce dans les lagunes littorales, et en mer sur fonds essentiellement sédimentaires. Les milieux lagunaires où il vit peuvent subir d’importantes variations de salinité, en plus ou plus souvent en moins. La « malaïgue » (eutrophisation)de l’Etang de Thau, telle qu’observée en 2006, a entraîné une mortalité importante.

L'Hippocampe à ramules : H. ramulosus (Leach in Shaw & Nodder, 1814)

Ressemble à l'Hippocampe moucheté mais il possède sur la tête une couronne proéminente avec des épines. Les épines sont développées sur le corps et la queue. Cet Hippocampe peut présenter de longs filaments cutanés. Il est de couleur sombre et parfois a tâches claires ou moucheté. De 10 à 14cm, cet Hippocampe est mal connu et a longtemps été considéré comme synonyme de H. guttulatus, des études ADN sont en cours afin de préciser si c'est effectivement une espèce à part. Sa présence semble attestée dans la Manche, elle est à confirmer en Méditerranée et ailleurs.

L'Hippocampe terne : H. fuscus (Rüppell, 1838)

Récent immigré de la Mer rouge. Il se distingue par une crête triangulaire arrondie sur la tête (moins marquée que chez H. hippocampus)et par des taches en selles claires (ou sombres chez les individus pâles), parfois indistinctes sur la nuque mais clairement visible sur le dos et la queue. Son museau est un peu plus long que celui d' H. hippocampus. En général il a une teinte plutot brunâtre ou grisâtre. De 12 à 15 cm, cet Hippocampe serait surtout rencontré à la lisière entre roche, sable et herbier. On le rencontre dans le Sud de la Méditerranée orientale.

 

Croiser un hippocampe est souvent le résultat du hasard tant leur camouflage est efficace. J'ai eut la chance de tomber sur l'un de ces spécimens lors de ma première plongée de la saison. Mare nostrum avait décidé de me faire un magnifique cadeau ce jour là.

Je suis fasciné par la fragilité apparente de ces animaux et leur lenteur qui nous font immanquablement pensé à de la douceur. J'ai eut la chance de tomber sur cet hippocampe en début de plonger ce qui m'a laissé tout le temps necessaire pour faire les clichés désirés. Il a fallu une bonne période d'adaptation pour qu'il s'habitue à moi: un hippocampe c'est timide et ça vous présente souvent sa nuque! Mais une fois les présentations faites, j'ai eut tout le loisir de profiter ce det instant magique. Et ce n'est pas l'eau à 14°C qui aurait pu m'en dissuader!

L'aiguille de mon manomètre s'enfonce doucement dans le rouge, sonnant ainsi l'heure des au-revoirs. Je remonte lentement à la surface, ne quittant pas des yeux mon hippocampe jusqu'à ce qu'il disparaisse tout doucement, au gré des ondulations du champ de posidonies.

 

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